Cet atlas culturel, fruit de la collaboration de géographes, d’historiens et de géologues, propose, à travers une cartographie originale, une géographie inédite des vins et vignobles du monde. Un ouvrage abondamment illustré, constitué de nombreuses cartes thématiques pour comprendre et comparer les vignobles, les structures de production, de commercialisation et de consommation du monde entier
La première partie montre la façon dont la viticulture, de ses premiers pas en Mésopotamie à son extension progressive en Amérique et en Océanie, s’est peu à peu diffusée pour constituer une véritable civilisation de la vigne et du vin.
La deuxième partie est entièrement consacrée à la France, pays producteur et consommateur de vin de premier rang, et premier exportateur mondial en termes de valorisation de ses vins et en particulier de ses grands crus dans le monde entier.
La troisième partie propose quant à elle d’analyser les caractéristiques régionales des pays du Bassin méditerranéen (en particulier l’Italie, l’Espagne et le Portugal qui constituent un pôle primordial de production, de consommation et d’exportation) et du reste de l’Europe.
La quatrième partie s’intéresse aux pays du nouveau monde et aux nouveaux pays viticoles : pays d’Amérique latine, d’Amérique du Nord, Afrique du Sud-Océanie et Chine qui, en s’enrichissant et en s’urbanisant, viennent dynamiser la consommation mondiale.
Cet ouvrage a été coordonné par :
François LEGOUY est agrégé de géographie et maître de conférence à l’université d’Orléans. Spécialiste du monde vitivinicole, il travaille actuellement sur les enjeux de la mondialisation du vin.
Sylvaine BOULANGER est agrégée de géographie et maître de conférence à l’université Paris IV-Sorbonne. Spécialiste de la viticulture durable et biologique, elle étudie les liens entre les terroirs et les paysages viticoles.
Intoduction de François Legouy et Sylvaine Boulanger
Cet atlas n’est pas comme les autres atlas ou ouvrages qui paraissent régulièrement bon an mal an et qui font la promotion des appellations et des producteurs. Il sort des sentiers battus, par la présentation de cartes inédites réalisées par des géographes, des historiens et des géologues qui se rencontrent régulièrement lors de colloques internationaux pour confronter le fruit de leur analyse. Il est le prolongement d’une investigation qui a souvent abouti à des thèses dans le cadre de leurs laboratoires de recherche. À ce titre, cet atlas n’aurait pu voir le jour sans l’aide de ces laboratoires et des divers partenaires qui l’ont soutenu financièrement. Qu’ils en soient ici remerciés. Le vin, divin nectar... Toutes les civilisations ont chanté ses louanges. Le vin, nectar des dieux, certes, mais aussi génie des hommes. L’élaboration du vin est issue d’une tradition pluriséculaire, régulièrement enrichie de l’expérience de l’homme et des progrès de la science.
L’histoire doit être conviée pour saisir toutes les subtilités de la production, de la culture de la vigne, de la vinification et de l’élevage du vin. Les premiers pas de l’histoire du vin se déroulent sur les flancs du Caucase et en Mésopotamie, berceau de l’agriculture. Puis, le vin se diffuse vers l’Égypte et l’ensemble du Bassin méditerranéen. La vigne sauvage va progressivement être domestiquée et des solutions sont trouvées pour limiter la fermentation du raisin. S’intéresser aux vins et aux vignobles du monde implique de se pencher sur l’histoire du vin, des hommes qui le produisent et des raisons qui les motivent. Le vin est un objet d’étude historique, géographique, gastronomique, certes, mais avant tout culturel. La première partie de cet atlas s’attache à montrer la façon dont la viticulture s’est diffusée en mettant en exergue la période médiévale pendant laquelle le vin très intimement lié à la religion. Le vignoble mondial (essentiellement européen alors) a connu son extension maximale à la fin du XIXe siècle, laquelle a été interrompue par l’invasion phylloxérique. Un nouveau vignoble va donc naître, avec l’essor des plants greffés et une extension progressive vers l’Amérique et l’Océanie. Pourtant, la vigne doit toujours composer avec la notion de risque: risque climatique, risque érosif, risque en lien avec les maladies...
Aborder les vins revient donc à s’interroger sur les vignobles et les terroirs dont ils sont issus, terroirs agronomique (potentialité d’une parcelle) et humain (savoir-faire des hommes). La France est un producteur de vin de premier rang. Elle est aussi le premier exportateur mondial en termes de valorisation de ses vins et en particulier de ses grands crus dans le monde entier. Il est légitime d’évoquer cet espace de production et de consommation en seconde partie. Au-delà des chiffres bruts de production, la France vitivinicole est un espace multiple par ses terroirs, ses vins élaborés et renommés (doux, mousseux, rouges, blancs, rosés...), ses méthodes culturales. Les producteurs et vendeurs de vins français ont différents visages, du vigneron indépendant au négociant, en passant par le coopérateur.
La France défend son système d’appellation et ses terroirs tout en essayant de s’adapter, parfois avec difficulté, à l’évolution de la demande mondiale. La troisième partie propose d’analyser les caractéristiques régionales des pays du bassin méditerranéen et du reste de l’Europe. Le bassin méditerranéen (en dehors de la France), avec particulièrement l’Italie, l’Espagne et le Portugal, constitue un pôle primordial de production, de consommation et d’exportation du vin, avec une tradition viticole ancienne et des appellations mondialement connues (porto, xérès, chianti...). Ces pays affichent des espaces caractérisés par de profonds changements paysagers pour rationaliser la production en vue d’améliorer la qualité des vins. Par ailleurs, ce Bassin et le reste de l’espace européen sont dépendants des réformes de l’Union européenne en lien avec les superficies (arrachages), les appellations, la législation en faveur du vin bio... Beaucoup de ces vignobles méditerranéens ont fortement diminué depuis les années 1960.
Enfin, la géographie des vignobles du monde doit compter avec les pays du nouveau monde et les nouveaux pays viticoles: pays d’Amérique latine, d’Amérique du Nord, Afrique du Sud, Océanie et Chine (quatrième partie). L’essentiel de la consommation mondiale est en effet dynamisé par ces pays qui, pour certains, en s’enrichissant et en devenant de plus en plus urbains, découvrent le vin (Chine), alors que les « vieux » pays producteurs européens voient leurs consommateurs se tourner vers d’autres boissons. Ces vignobles bénéficient d’une réglementation vitivinicole très libre qui encourage de nouveaux producteurs à investir pour la consommation nationale et internationale.
En librairie : le 24 juin 2015 - EAN : 9782200283124 - Pages : 176 - http://www.armand-colin.com/
