Il y a un parfum de vacances et celui du raisin dans les vignes du Sud-Ouest pour ce début de mois de juillet. C'est le temps de l'œnotourisme en Gironde, de l'océan aux vignes, il y a tout un terroir et un authentique art de vivre à découvrir. Pour notre page d'actualité bimensuelle, il n'y aura pas de vacances ! Aujourd'hui, on bombe le torse avec les rosés de Bordeaux qui viennent jouer des coudes avec la référence provençale, puis on finira dans le Sauternes qui ne manque, décidément, pas d'audace en s'attaquant à la mixologie ! Un été qui commence bien avec toutes les couleurs des vins de Bordeaux.
Sauternes : un cocktail contre-nature, vraiment ?
On peut affirmer que le vin est un produit inscrit dans le terroir qui ne peut s'adapter sans se perdre. L’histoire des vins de Bordeaux n'est qu'une longue démonstration du contraire.
Les vins de Sauternes cherchent des solutions pour retrouver la lumière et reconquérir le grand public. Le choix de se lancer dans l'avenir en surfant sur la tendance des cocktails peut sembler hasardeux et contre-nature pour un vin dont le prestige pourrait laisser croire qu'il est au-dessus de cela. Pourtant, le cocktail s'est réinventé pour conquérir un public jeune qui semble adhérer à cette nouvelle consommation d'alcool avec un terme, plus tendance : la mixiologie.
Et là où le bât blesse pour les gardiens du temple, c'est qu'on ne parle pas de petits producteurs aventureux, mais des châteaux du Sauternes connus qui s'adonnent à cette pratique que certains dénoncent comme une funeste sorcellerie. Imaginez demain, un Bordeaux grand cru classé rouge proposer des cocktails avec son vin, et vous comprendrez l'effroi des puristes. Pour ces châteaux prestigieux, c'est une façon de reconquérir un public plus jeune avec l'idée de lancer un cocktail tendance pouvant s'exporter partout en France et pourquoi ne pas devenir aussi célèbre que le Spritz ?
Les Bordeaux rosés : dans la cour des grands ?
Quand La Revue des Vins de France a organisé une dégustation entre 16 rosés de Provence et 12 rosés de Bordeaux, l'enjeu était de taille. La dégustation à l'aveugle, par cinq spécialistes, devait remplir trois objectifs : situer le rosé dans la bonne région et trouver le prix pour chaque bouteille tout en établissant un classement.
Pas de surprise sur le podium, les Provençaux ont pris les trois premières places. Cependant, on trouve un Bordeaux au pied du podium, un Tutiac ZRP, qui a été estimé à un prix allant de 10 à 25 euros alors que son prix en magasin est de 5,70 euros !
Dans les 10 premiers, on retrouve trois Bordeaux rosé :
Le Tutiac ZRP, noté 89,6/100, le Mouton Cadet rosé bio, noté 89,2/10, et le Château La Verrière ; noté 87,4/100. Pour l'anecdote, le rosé de Brad Pitt en Provence est le plus cher et le plus mal classé !
Cet été, n'hésitez pas à faire le choix du Bordeaux rosé qui rattrape son retard avec un rapport qualité/prix plus que convainquant.