L'année 2023 a été encore une fois peu clémente pour les vins du Sud-Ouest. Le mildiou a foisonné dans le Bordelais sans épargner les autres appellations françaises. Les dégâts sont variables, mais les viticulteurs touchés se retrouvent face à une nouvelle perte qui vient s'ajouter à celles des années précédentes.
Après avoir fait le point sur la situation inquiétante de certains vignobles, on finira avec une pointe d'optimisme en vous parlant des blancs secs de Bordeaux qui pourraient bien profiter de la météo.
Mildiou : les viticulteurs abandonnés par les assurances
Le mildiou a ravagé de nombreuses parcelles que ce soient dans les vignes du Bergerac, du Bordealais ou, même, de Gascogne. La vague de mildiou frappe aveuglément : d'une exploitation à l'autre, et même d'une parcelle à l'autre, les dégâts peuvent être diamétralement opposés. Les rendements sont donc impactés et on s'attend une fois de plus à les voir en baisse cette année. Le plus rageant, selon les premiers retours globaux, c'est que ce sont les vignes les plus avancées en matière d'engagements environnementaux, en Bio ou Haute Valeur Environnementale (HVE), qui ont le plus souffert de cette maladie cryptogamique.
Malheureusement, les châteaux touchés se retrouvent seuls face à cette nouvelle crise. Ce n'est pas une surprise pour les vignerons qui, par expérience, savaient que les assurances allaient se défausser puisque le contrat Multirisques Climatiques ne prend pas en compte le mildiou.
On pourrait parler d'un jeu de dupes si les conséquences n'étaient pas si grandes pour les viticulteurs. En médiatisant l’absence de soutien des assureurs ils veulent faire pression aussi bien sur l’État que sur les compagnies d'assurances. Les vignerons vont même plus loin en remplissant des déclarations de sinistre afin d'obtenir une dérogation pour les vignerons, assurés ou pas, dont les parcelles ont subi plus de 50 % de dégâts. Si leurs chances sont faibles, c'est la seule option qu'il leur reste pour espérer que le gouvernement tape du poing sur la table et mette un coup de pression salvateur aux assureurs...
`2023 : un millésime d’exception pour les vins blancs de Bordeaux ?
Si la météo a été l'alliée du mildiou, elle a aussi été celle du blanc sec dans le Bordelais. La chaleur humide de cet été et les pluies éparses sont annonciateurs d'un millésime pleins de promesses. Le vin va garder son fruité et une acidité basse pour le sauvignon, tandis que le sémillon devrait profiter de la vague de chaleur de ce début septembre. Et pour la quantité, malgré des pertes, le mildiou a moins d'impact sur ces cépages. Vous pouvez donc vous attendre à un millésime de blanc sec de Bordeaux de qualité, mais avec une grande variété des vins.
La pratique de l'effeuillage sera particulièrement déterminante cette année du fait de la vague de chaleur que l'on connaît en ce moment. Ce qui est étonnant, c'est que le mildiou a même été un allié en provoquant un effeuillage naturel ! Ce dernier joue un rôle prépondérant dans la qualité des blancs secs Bordelais, car il permet une meilleure maturation des grappes, mais aussi une meilleure aération des vignes... notamment lorsque le thermomètre s'emballe.
Comme toujours, il faudra attendre encore un peu pour avoir un avis définitif, mais tout semble prometteur !
