Les temps sont difficiles pour les vins Français et notamment pour ceux qui vivent aussi de l'exportation. Le vin de Bordeaux est donc particulièrement touché.
De la guerre économique de Donald Trump contre le reste du monde, au Brexit, au ralentissement de l'économie chinoise et pour parachever cette esquisse du Radeau de la Méduse, il faut rajouter la pandémie. Cette dernière a évidemment touché le commerce extérieur, mais aussi la demande franco-française avec la fermeture des restaurants et des débits de boissons. De plus, elle a fortement limité la promotion d’un millésime 2019, pourtant exceptionnel, avec l'annulation des salons, une saison des primeurs bouleversée et le report de la Fête du vin de Bordeaux. Rajoutons l'œnotourisme qui essaye de sauver ce qu'il peut de la saison d'été avec des symboles forts comme le port du masque obligatoire à Saint-Émilion...
Pourtant, les professionnels du vin de Bordeaux gardent l'espoir chevillé au corps et cherchent des solutions quittes à taper dans la fourmilière.
Quand l'inenvisageable devient possible
Parler d'arracher des pieds de vigne n'est pas loin d'être un tabou dans les régions viticoles. Non pas que cela n'a pas de sens, mais cela doit être un choix du Château et du viticulteur, pas une politique générale obligatoire pour affronter une crise. Et pourtant, celui qui en parle, ce n'est pas le dernier des quidams, mais le président de la CIVB, le Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux. Bernard Farges a brisé le tabou en lançant un tonitruant « Osons parler d'arrachage ! ».
Ce serait pour lui une façon de donner un second souffle à la filière en limitant la production de vin, très bonne cette année, tout en permettant aux viticulteurs de se recentrer sur la qualité et de développer de nouveaux débouchés comme l'œnotourisme. Est-ce que c'est de la rhétorique pour créer un débat constructif et rechercher des solutions ou une mesure acceptée par le monde du vin de Bordeaux ? L'avenir nous le dira !
Des pistes dans l'air du temps
On le sait, le vin de Bordeaux est dans la ligne de mire des écologistes. Et s'ils sont parfois excessifs, il est difficile de leur donner tort. Ce qui est regrettable, et le mot est faible, c'est que les efforts des viticulteurs de Gironde sont colossaux et que les critiques ne semblent pas en tenir compte. Aujourd'hui, 65 % des vins de Bordeaux bénéficient de labels environnementaux ! Le Président veut accélérer la mixité des parcelles entre le bio et le conventionnel pour que le vin Bio devienne la norme dans le Bordelais. Ce combat est juste et s'inscrit totalement dans le combat écologique qui anime le monde. Avec le mouvement « Bordeaux, cultivons demain », Bernard Fardes veut inscrire les vins de Bordeaux dans le développement durable.