« Et tu sauras que c'est une œuvre dont je puis être fier, car ces vers commencés en dînant, je les ai terminés avant la fin du repas, c'est à dire en buvant, ou un peu avant de boire. Il faut donc que la critique ait égard au sujet et au temps. Toi-même, ne lis cela qu'avec une pointe de vin et de gaieté, car il n'est pas juste qu'un poète peu sobre ait pour juge un lecteur à jeun. »
Ausone 309 - 394
Le vin a toujours été consacré par les poètes. Le vin est sacré dans la religion catholique, il est divin dans la mythologie grecque et romaine. On peut dire qu'il a toujours été une source d'inspiration depuis que l'homme fait de la poésie et que les vignerons font du vin. Pour ce printemps des poètes, petite étincelle dans une actualité sombre et anxiogène, on est confiné, alors pourquoi ne pas déguster un bon verre de Bordeaux en lisant de la poésie ?
Pourquoi le vin inspire les poètes ?
Évidemment, on pense à l'ivresse en premier lieu. Charles Baudelaire évoque le vin comme un moyen d'échapper au spleen dans son recueil éponyme. Chez les Grecs, l'ivresse était un voyage chez les muses de l'inspiration. Pourtant, de la vigne au vigneron, il y a mille et une poésies. De plus, savourer un vin peut se faire en toute poésie dans un cadre extraordinaire sans abuser d'un Grand Cru. Le vin est une poésie par essence. Le travail de la terre, le lien précieux et profond avec la nature, les mains du vigneron, la fatalité au-dessus des vignes, l'alchimie, le charme d'un chai, les formes d'un tonneau. Tout est noble dans l'univers du vin.
Bordeaux et les poètes
« Si le vin de toi n'est aimé,
Visiteur retourne en arrière:
Le Pont de Bordeaux t'est fermé. »
André Berry – Les esprits de Garonne
Il n'y a qu'à voir les yeux d'un vigneron quand il parle de son vin, qu'il évoque l'aurore et le soleil se levé sur une vigne baignée de rosée... Il y a aussi cette passion pour son terroir, cette terre qui, du Médoc au Saint-émilion, en passant par Pessac, est généreuse.
Des Grands Crus aux Châteaux les plus modestes, c'est un vrai voyage dans le Bordelais qui se laisse découvrir facilement de dégustation en dégustation. L'itinéraire est une invitation à la découverte et au voyage. Il y a de la poésie aussi à travers les yeux du vigneron qui tutoient les cieux pour les questionner, le tonnelier répétant une gestuelle centenaire ou cette cave dansante à la flamme d'une bougie...
Toute l'équipe vous souhaite un confinement plein de poésie avec quelques vins pour le plaisir, mais toujours avec modération qui sait être d’excellence compagnie.. Nous vous laissons sur les mots d'Alfred de Musset :
« J’aime le Bordeaux, surtout dans sa vieillesse ; j’aime tous les vins francs, parce qu’ils font aimer. »
